Alors que l’installation des câbles inter-éoliennes se poursuit jusqu’à l’été, cette année 2023 est surtout marquée par l’installation des premières éoliennes en mer normandes. Ce début du printemps est donc l’occasion de faire un point sur le chantier du Parc éolien en mer de Fécamp avec pour objectif cette grande étape.
Rencontre avec Bertrand Allanic, Directeur du projet.
Pouvez-vous présenter votre rôle au sein du projet en quelques mots ?
Mon rôle est de conduire ce magnifique projet de production d’énergie renouvelable. Avec l’équipe projet, nous avons l’objectif de construire et installer ce parc tout en respectant les critères définis par les actionnaires. Le premier d’entre eux est la sécurité : la sécurité des employés et de nos partenaires est notre priorité.
Ce projet, qui a été développé avec le territoire, permettra de tenir nos engagements vis-à-vis de l’ensemble des parties prenantes ; et nous avons fait, nous faisons et nous ferons en sorte qu’il soit une opportunité économique pour la Normandie.
L’installation des câbles inter-éoliennes se poursuit, où est-ce que nous en sommes aujourd’hui ?
Nous pouvons dire que nous sommes à mi-course. 35 câbles sont aujourd’hui posés au sein du parc. Nous devrions terminer la pose et l’enfouissement des câbles restants d’ici la fin du mois de mai, voire un peu plus selon les conditions météorologiques que nous rencontrerons. Il nous restera ensuite à finaliser les connexions sur les équipements électriques des fondations.
Comment vont se dérouler les prochaines étapes ?
Simultanément et à partir du mois de mai, ce sera au tour des équipes de Siemens Gamesa (SGRE) et son partenaire DEME d’intervenir pour installer les éoliennes. Par « éoliennes », nous entendons les mâts, les nacelles et les pales ; ces derniers éléments sont en cours de fabrication dans l’usine du Havre et seront acheminés sur un site de pré-assemblage à Cherbourg avant leur installation en mer.
L’objectif ultime est de produire graduellement cette énergie décarbonée à partir du mois d’août.
Côté emploi, quelles sont les retombées depuis le début du chantier ?
Le projet a permis de développer des opportunités en terme d’emplois et de formation. Au Havre, le chantier a mobilisé jusqu’à 1 200 personnes pour la fabrication des fondations gravitaires. A St-Nazaire, 450 personnes ont été mobilisées sur le site des Chantiers de l’Atlantiques pour fabriquer la sous-station électrique et à Cherbourg, nous aurons près de 100 personnes en pic d’activités sur le site de pré-assemblage des éoliennes.
L’usine de SGRE au Havre est en pleine croissance et à ce jour près de 950 personnes (à son pic d’activités) sont employées à la fabrication des pales et des nacelles des éoliennes.
A Fécamp, l’activité à la base de maintenance bat son plein, car elle abrite en ce moment environ 90 personnes, regroupant les équipes Construction et les équipes Exploitation, à la fois d’EDF Renouvelables et de Siemens Gamesa.
Depuis le lancement du projet, les équipes du parc sont engagées sur le territoire, quelles sont les prochaines actions sur le terrain ?
Nous allons poursuivre nos actions visant à assurer la bonne information de chacun. Nous serons ainsi présents au point information à Fécamp, auprès de différents groupes scolaires qui nous sollicitent, mais aussi à de multiples occasions sur la côte d’Albâtre, et restons à disposition de tous les acteurs du territoire.
Nous allons également continuer les mesures d’accompagnement, notamment :
- La sensibilisation de scolaires concernant la protection des oiseaux, avec nos partenaires (Association Le Chêne et Le Groupe Ornithologique Normand) ;
- La préservation d’un site en Seine-Maritime avec le groupe de travail mis en place qui a permis d’identifier comme site, la réhabilitation et la renaturation de la décharge de Senneville sur Fécamp ;
- La contribution aux actions de l’opération Grand Site de France « Falaises d’Etretat, Côte d’Albâtre ». Nous avons d’ailleurs proposé de financer rapidement des panneaux sécuritaires sur les falaises du littoral en amont de la saison touristique.
Nous continuons également l’ensemble des suivis environnementaux que nous menons sur les organismes présents, notamment les oiseaux, les mammifères marins, les espèces halieutiques, et la colonisation des fondations qui donne l’effet récif à chacune des éoliennes.
Nous préparons également la suite. Nous travaillons avec les usagers de la mer et les autorités pour que les règles qui cadreront la navigation au sein du parc éolien en mer de Fécamp, soient rapidement arrêtées par le Préfet Maritime après la mise en service du parc.
On sent une forte mobilisation des équipes sur ce projet, c’est un projet enthousiasmant ?
Comment pourrait-il en être autrement ? Ce projet d’envergure associe des compétences multiples. Il produit de l’énergie bas carbone essentielle pour la conservation de notre planète.